Laissez-vous emporter comme la peintre est son modèle dans une passion débordante et inattendue.
Le résumé
1770. Marianne est peintre et doit réaliser le portrait de mariage d’Héloïse, une jeune femme qui vient de quitter le couvent. Héloïse résiste à son destin d’épouse en refusant de poser. Marianne va devoir la peindre en secret. Introduite auprès d’elle en tant que dame de compagnie, elle la regarde.
Le film
Est-ce parce que l’actrice s’appelle Adèle? Est-ce parce qu’il s’agit une passion homosexuelle féminine révélée ? Sans doute mais le parallèle avec la Vie d’Adèle s’impose… dans une vision opposée sur tous les plans.
Dans ce film où les passions sont retenues, les mots rares, les regards discrets, on comprend vite que l’ambition de Céline Sciamma semble à l’opposé de celle de Kechiche.
Le couple de femmes, dont on sent qu’il est inévitable, s’évite, se cherche, se questionnant sans cesse sur une attirance refusée puis acceptée en écarquillant des yeux devant cet envahissement soudain de l’amour dans un présent corseté par la tradition, le patriarcat, l’époque…
Et le spectateur se prend à ce jeu d’amour à coeur défendant, comme une valse lente où les corps se trouvent en s’évitant, se frôlent tout en se refusant. À travers la peinture, la sensualité fait vite son apparition et ce moment où la peintre efface son portrait comme on chasse une idée dérangeante est à l’instar de ce très beau film : tout en finesse.
Pas de débordement, de lits, ou de corps exposés pour faire comprendre les choses. Sciamma est plus subtile que Kechiche malgré les intéressants débordements de la passion amoureuse qu’il se plaît à filmer.
Cette matière de cinéma, cette manière de mettre en scène, de souligner et de suggérer sans imposer fera le bonheur d’un spectateur attentif puis séduit.
Un excellent film.
😉 😉 😉
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