À quelques encablures des élections municipales, délectez vous des affres du monde politique, délicieusement servies par Anaïs Demoustier et Fabrice Lucchini.
Le pitch
Le maire de Lyon, Paul Théraneau, va mal. Il n’a plus une seule idée. Après trente ans de vie politique, il se sent complètement vide. Pour remédier à ce problème, on décide de lui adjoindre une jeune et brillante philosophe, Alice Heimann. Un dialogue se noue, qui rapproche Alice et le maire et ébranle leurs certitudes.
Le film
Le milieu politique français paraît à bout de souffle, et le maire de Lyon (dans le film) en est le héraut idéal. Se pensant en manque d’idées, il apporte un souffle novateur en bousculant les antiennes d’une vieille politique qui n’a plus pour objectif le bien-être des citoyens.
Cynique et amusant, le film développe dans le même temps une rhétorique qu’on aimerait lire sur papier tant le discours et les idées fusent à un rythme malheureusement trop rapide.
Sous cet air de comédie légère, peu mise en scènes et en lumières, Alice et le Maire développe une terrible dénonciation du monde capitaliste de pouvoir et d’argent que notre société a généré… Un petit écrin mais un véritable bijou.
😉 😉 😉
L’analyse d’un philosophe : « ALICE ET LE MAIRE montre une troisième réalité. Elle dit notre époque. Le politique veut des idées et le philosophe n’en a guère. Le politique n’attend du philosophe ni qu’il lui montre la fin (l’Idée du Bien) ni qu’il lui indique les meilleurs moyens (de se débarrasser de ses rivaux ou de se faire craindre du peuple), mais seulement qu’il donne un peu de sens à cette administration routinière des choses qui le laisse insatisfait. Triste époque que la nôtre qui plonge le politique dans le désarroi et condamne le philosophe à l’impuissance ? Ou nécessaire modestie de l’un et de l’autre face aux exigences de la démocratie ? »
