Quel drôle d’ouvrage que ce nouvel opus de Jean-Paul Dubois, lauréat du Prix Goncourt 2019 avec Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon. (https://mictolblog.com/tous-les-hommes-nhabitent-pas-le-monde-de-la-meme-facon-le-roman-bonheur-du-moment/)
Mais si l’humour, grâce à une forme de détachement, prend tout sa place dans l’œuvre de l’écrivain (on pensera également à Kennedy et moi), on retrouve la noirceur de Hommes entre eux. Le manque d’amour est ici le moteur, ou plutôt son absence, de l’existence de Paul Sorensen qui vient de lester son père, déjà décédé, de 2 balles dans le crâne. Pourquoi cette haine post-mortem d’un père haineux et le plus souvent absent de la vie du narrateur ?
C’est l’objet de ce livre à l’écriture maîtrisée et au scénario imprévisible. Les pistes secondaires sont nombreuses : un chien à Hendaye, un grand-père imaginaire Président de l’ONU, un psy aux larmes maladives, une entreprise de housses mortuaires… On dévore ce court roman quasi d’une traite, tout en se demandant la raison d’une telle noirceur.
Au final, une curieuse sensation à se demander si l’on est passé à côté de la profondeur de l’ouvrage de Dubois, ou bien si c’est lui qui a raté son coup.
À vous de voir.