L’histoire
Dessinatrice à ‘Charlie Hebdo’ depuis plus de dix ans, Catherine Meurisse a vécu le 7 janvier 2015 comme une tragédie personnelle, dans laquelle elle a perdu des amis, des mentors, le goût de dessiner, la légèreté. Après la violence des faits, une nécessité lui est apparue : s’extirper du chaos et de l’aridité intellectuelle et esthétique qui ont suivi en cherchant leur opposé – la beauté. Afin de trouver l’apaisement, elle consigne les moments d’émotion vécus après l’attentat sur le chemin de l’océan, du Louvre ou de la Villa Médicis, à Rome, entre autres lieux de renaissance.
Le livre
En 2016 chez Dargaud, la dessinatrice faisait paraître La Légèreté.
Elle ne s’est pas réveillée. Elle est arrivée en retard à sa réunion.Elle, c’est Catherine Meurisse. C’était le 7 janvier 2015. Il y avait conférence de rédaction chez Charlie Hebdo.
Elle a échappé à la tuerie. Mais comment retrouver le goût de vivre après cet effroi, ces amis perdus ? Qu’est-ce qui peut l’aider à sentir, aimer, vivre, dessiner de nouveau ?
Elle pressent que ce sera la beauté. Elle aimerait être submergée par la beauté, être frappée du « syndrome de Stendhal », du nom de celui qui s’est évanoui devant un trop plein d’œuvres d’art lors d’un voyage à Florence.
C’est ce chemin que Catherine Meurisse emprunte, de la Villa Médicis au musée du Louvre, et qu’elle raconte avec délicatesse, humour et poésie. Ses planches en noir, gris et blanc accueillent peu à peu les couleurs, celles des jardins romains et d’un tableau du Caravage, et laissent revenir la légèreté.
Cette riche et émouvante BD, qui parle de résilience, d’art, de culture, est une ode à la dimension thérapeutique de la beauté.
Véronique Boillot
La légèreté, Catherine Meurisse, 130p, Dargaud- Prix Wolinski – Le Point 2016