Grand prix du Festival International du Film Policier de Beaune, Une pluie sans fin du cinéaste chinois Dong Yue, instaure une ambiance étouffante sous une pluie battante et sans fin.
Déjà culte, ce film chinois attise l’intérêt de tous les amateurs de polar.
Le pitch
1997. À quelques mois de la rétrocession de Hong-Kong, la Chine subit de grands changements… Yu Guowei, le chef de la sécurité d’une vieille usine, enquête sur une série de meurtres commis sur des jeunes femmes. Alors que la police piétine, cette enquête devient une véritable obsession pour Yu… puis sa raison de vivre.
Le film
« Une pluie sans fin » est le premier film de Dong Yue, dont la maîtrise affichée est tout à fait exaltante. Dans une atmosphère de périphérie industrielle vieillissante, Dong Yue dresse le portrait d’une Chine quelque peu désabusée.
Une pluie ininterrompue dessine un paysage aux couleurs délavées tout comme les sentiments des personnages. Plusieurs histoires s’entrecroisent : celle d’une enquête policière de facture classique, celle d’un enquêteur exalté par la tâche à accomplir et celle d’une Chine aux habitants dépassés par une industrialisation qui parait tout aussi incomprise qu’inutile et rabaissante.
Course poursuite haletante, amours cyniques, désenchantement pathétique, ce polar nous amène à suivre un enquêteur prêt à tout pour résoudre une enquête que personne ne lui a confiée. On pense alors aux films américains des années 40 et 50, aux anti-héros attachants, on pense également, toutes proportions gardées, à La raison du plus faible (Lucas Belvaux 2006).
D’une beauté esthétique imposante dans ces décors industriels noyés par les ondées incessantes, Une pluie sans fin est hautement recommandé.
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