La mini-série Unorthodox de Netflix (4 épisodes) nous stupéfie par son réalisme. Impossible de rester insensibles devant la détresse et la dureté de vies recluses en communauté fermée
Le résumé
Une jeune femme de confession juive ultra-orthodoxe quitte New York pour vivre sa vie de femme libre à Berlin. Bientôt, son passé la rattrape.
La série
Dire que la série est fascinante serait une injure à tous ceux qui ont décidé de quitter ce type de communauté (voir plus bas Documentaires*). Leur situation et leur détresse dans un monde ouvert comme il est possible de le vivre nous paraissent inconcevables. Et même si l’on imagine bien qu’il y a des territoires, des lieux… ailleurs… où ce type de pratique est habituel, l’appréhender en plein cœur de New York, cité moderne par excellence peut représenter un bouleversement pour le spectacteur.
À travers le parcours de l’héroïne (Etsy), on plonge littéralement dans les rites et lois qui gèrent l’existence des ultra-orthodoxes. Femmes exclusivement dédiées à la « reproduction », séparation avec les hommes, interdiction de vêtements trop prêts du corps, rejet de la modernité (interdiction d’internet, du portable, de la télévision), chef (rabbin) de père en fils… cela pourrait faire penser à la série La servante écarlate tirée de l’ouvrage de Margaret Atwood… quand la réalité dépasse la fiction ! https://fr.wikipedia.org/wiki/Haredim
Cette première création originale en yiddish de Netflix, constitue un émouvant portrait de femme, mais surtout celui d’un combat pour la liberté et le libre-arbitre et particulièrement celui des femmes.
Anna Winger, la créatrice de la série d’espionnage Deutschland 83 (également très intéressante), a transposé les mémoires de Deborah Feldman. «Ce qui se passe à Williamsburg correspond aux souvenirs de Deborah, mais la nouvelle vie d’Etsy à Berlin est purement fictionnelle». Elle a veillé également à ce que les coutumes de cette congrégations satmar, dont les membres descendent pour beaucoup de survivants de la Shoah, soient fidèlement reconstituées.
Impossible par contre de savoir comment la série est perçue dans la communauté puisque, comme le précise Anna Winger, «les Satmar ne regardent pas la télé»…
Chaudement recommandé.
Bande annonce
Documentaires*
Et puis les témoignages poignants de juifs quasiment évadés de la pression hassidique, mais qui n’arrivent pas à s’en remettre véritablement à une vie laïque. Avec une mention toute particulière à cette jeune mère courage qui s’est vue retirer ses enfants et dont on suit le combat quotidien.
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