À voir sur ARTE, une série tout en psychologie sur la guerre, les otages et l’impact sur les familles. Impressionnant.
L’histoire
Après dix sept années d’âpres négociations, deux des trois soldats israéliens capturés lors d’une mission au Liban sont libérés. De retour au pays, les prisonniers doivent apprendre à se réintégrer et surmonter les traumatismes suite aux mauvais traitements infligés durant leur captivité.
La série
Hatufim est en quelque sorte la maison mère de la série Homeland puisque cette dernière en est largement inspirée. Pourtant que de différences ! En effet, à l’intrigue d’espionnage et de nationalisme qui fait l’objet de l’adaptation américaine, Hatufim oppose une vision de l’humain et de ses souffrances. Sans doute la culture spécifique à Israël impose t-elle cette manière d’aborder les drames humains.
Dans cette première saison, le décor est posé dans une atmosphère de joie et de craintes. La joie du retour d’êtres aimés, chéris et surtout magnifiés (voire instrumentalisés) par leur absence et les craintes d’un douloureux retour à la réalité : après 17 ans tout a changé pour les « revenants ».
La palette des situations est assez intéressante. Traumatisme de prisonniers au long cours torturés et soumis à de nombreuses pressions psychologiques et déchirement des familles pour qui celui qui revient est un inconnu et parfois un intrus dans une vie réglée sur l’attente et le combat permanent.
Contrairement à d’autres séries telles que Fauda et Our boys, le contexte politique est absent. Les soldats israéliens ont été capturés lors d’une incursion au Liban, les preneurs d’otage sont présentés comme des fanatiques tortionnaires sans que l’on connaisse leurs motivations (à part bien évidemment celle de l’échange potentiel de prisonniers) avec un manichéisme tout de même très présent. La saison 2 donne peut-être de nouvelles clés de compréhension.
Cette série détonante et à l’impact psychologique évident est à conseiller. Même si, après visionnage, le spectateur peut ressentir une certaine amertume sur le monde qui nous entoure.