Amateurs de textes ciselés et de silences éloquents passez votre chemin. Avec Le Banquet de Mathilda May, le rythme et l’émotion par le corps sont les leit-motiv d’un spectacle trépidant et emballant.
L’histoire
Mathilda May, auteure et metteuse en scène, invite dix mimes, danseurs, chanteurs, acteurs d’un burlesque qui vire au pathétique à son Banquet. Parterre mal foutu, talus d’un terrain accidenté où les invités se prennent les pieds dans le tapis de la vie. On boit, on se console. Fête d’après la noce, le banquet rassemble les familles et les joies,
La pièce
Nous avons tous connu des réceptions de mariage foutraques : des buffets inaccessibles, des serveuses désabusées, des plats écoeurants, des discours interminables ou si personnels et intrusifs que l’on est gêné de ces outrances, une musique insupportable, des micros bourrés d’effets Larsen, des soupirs, des rires gras, des drames, des amours naissantes… Dans l’euphorie de la fête, les émotions sont exacerbées et, l’alcool aidant, les masques tombent au fil de la soirée.
Sans aucun dialogue, si ce n’est un sabir incompréhensible, les acteurs-joueurs du Banquet, transmettent leurs émotions avec une folle et enthousiasmante énergie. Les trouvailles de mise en en scène et une exigeante mise en rythme et en mécanique font de ce spectacle burlesque une vraie bouffée de rires et de fascination.
On pourra regretter quelques longueurs dans les scènes de danse avec une musique country quelque peu exaspérante, une scène d’enfants improbable et un final qu’on aurait aimé à la hauteur de la finesse des premières scènes, mais pour tout spectateur cherchant un moment de rires et d’émotions sincères, invitez vous à la réception du Buffet !
À voir sans doute un peu partout en France en 2018 et 2019 et au Théâtre du Rond-Point du 10 octobre au 10 novembre 2018.