The Nest, à voir sur Canal Plus, est magnifiquement interprété. Mais ce drame intimiste se voulant comédie incisive sur une époque peut sembler d’une d’une platitude abyssale.
L’histoire
Dans les années 1980, Rory, un ancien courtier devenu un ambitieux entrepreneur, convainc Allison, son épouse américaine, et leurs deux enfants de quitter le confort d’une banlieue cossue des États-Unis pour s’installer en Angleterre, son pays de naissance. Persuadé d’y faire fortune, Rory loue un vieux manoir en pleine campagne où sa femme pourra continuer à monter à cheval. Mais l’espoir d’un lucratif nouveau départ s’évanouit rapidement et l’isolement fissure peu à peu l’équilibre familial.
Le film
The Nest, thriller de Sean Durkin, présenté à Sundance, a été récompensé par trois prix (Grand Prix, prix de la Critique et prix de la Révélation) au festival de Deauville 2020. Et la moue du spectateur ne peut qu’être dubitative face à cet étonnant déferlement de récompenses.
Car, en effet, même si ce film est magnifiquement interprété par Jude Law et Carrie Coon, il n’en demeure pas moins que ce drame intimiste se voulant comédie incisive sur une époque, est d’une platitude abyssale.
En effet, cette lente descente aux enfers est décrite sans que l’on s’attache le moins du monde aux personnages qui la subissent. Il est fils de prolo et l’argent est tout pour lui, elle aime les chevaux et ses enfants (qui passent en silhouettes inachevées sans nous faire lever une paupière sur leur sort) et la finance est un monde dur et sans pitié ! …
C’est à la fois beaucoup et peu pour une comédie de mœurs dont le propos devrait être de nous proposer une vision -un angle- sur le comportement désarmant de certains de nos congénères et spécialement lorsque l’argent est en cause. Nous sommes donc ici dans un film d’une noirceur implacable (même la photographie y est sombre !), mais sans la profondeur qu’exige normalement cette couleur.
The Nest se résume à l’entêtement d’un homme qui poursuit un objectif financier à rebours de ses origines et à l’entêtement d’une femme qui sachant ce qui va se passer, demeure paralysée par l’amour ou la lassitude. Résumé ainsi, le pitch paraît intéressant mais bien évidemment tout est dans les développements et ceux-ci sont quasiment absents…
Alors, pourquoi parler aussi longuement d’un tel film ? La question reste entière… à vos commentaires 😉