Sur Netflix, un film noir, grossier, mal embouché et pourtant, pourtant, il s’en dégage un portrait saisissant de l’Amérique de tous les possibles et de tous les excès.
Le résumé
Avec des dettes qui s’accumulent et des percepteurs qui le cernent, un bijoutier new-yorkais volubile risque tout dans l’espoir de rester à flot… et en vie.
Le film
Uncut Gems est un film qu’on adorerait détester, voir qu’on détesterait d’aimer… mais voilà, difficile d’être binaire dans un film qui ne l’est pas, malgré des apparences troublantes.
En gros, le héros est un type qui s’agite, ment et trompe en permanence tout en faisant une tête d’imbécile heureux. Mais voilà ce héros négatif brasse de l’argent et quand il n’en a pas, il en emprunte même jusqu’à sa propre famille, la trompant également sans vergogne (et également sa femme et ses enfants)
Rien ne trouve grâce à ses yeux si ce n’est cette poursuite ahurissante sous nos contrées d’un toujours plus abêtissant à l’excès. Même sa charmante maîtresse semble succomber à son charme car elle en partage les défauts.
Le spectateur assiste donc à la déchéance rapide et en directe d’un magouilleur ultime capable de tout mais qui oublie que d’autres le sont tout autant. Aucune humanité, peu d’amour malgré tout, et un rythme de TGV lancé à toute vitesse vers un déraillement inévitable.
Est-ce une métaphore de l’Amérique actuelle ? Celle du clinquant, du vulgaire et du roi-dollar, celle d’un chacun pour soi sans vue d’ensemble ? Cette folie contemporaine est présente dans le détail même des malversations d’Howard Ratner (magistral Adam Sandler) qui ose tout en matière de paris sportifs insensés.
Uncut Gems est complètement givré, irraisonné et déprimant. Et ce qui ressort de réjouissant de ce spectacle éclairé par la plus pure des pierres précieuses, c’est que certains hommes sont capables de toutes les vilenies par avidité et… que nous ne faisons pas partie de cette catégorie de personnes !
😉 😉 😉