On aime ou l’on déteste Emmanuel Carrère paraît-il. Avec Yoga l’alternative ne risque pas d’être clarifiée. Avec ce nouvel ouvrage, paru chez POL, toujours aussi ambivalent, l’auteur mêle le poignant au ridicule.
Le résumé de l’éditeur
C’est l’histoire d’un livre sur le yoga et la dépression. La méditation et le terrorisme. L’aspiration à l’unité et le trouble bipolaire. Des choses qui n’ont pas l’air d’aller ensemble, et pourtant : elles vont ensemble.
Le livre
Chroniquer Carrère est un pensum extrême. En effet, il semble délicat de dire du mal d’un homme dont la souffrance est certaine, les maux incessants et l’écriture impeccable.
Et pourtant, pourtant, si dans Le royaume, un bon tiers du livre (centré sur l’auteur comme à l’accoutumé) donnait envie de le jeter et de s’enfuir à l’autre bout de la terre, avec Yoga, la moitié du livre ne nous intéresse pas (centré sur l’auteur comme à l’accoutumé 😉 ) mais cette fois-ci n’incite pas forcément à se débarrasser du livre.
Quand Carrère écrit sur un autre, il développe des talents de subtilité et d’analyse hors pair. C’est ce qui fait la richesse de cet auteur si original. Cependant, penser que soi et ses pensées/malheurs représentent des cornes d’abondance pour une littérature psychologique passionnante est non seulement prétentieux mais erroné.
Heureusement, l’auteur a une vie riche et parfois passionnante (son expérience avec les migrants) et souvent plus qu’autobiographique (https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/10/02/controverse-autour-du-livre-d-emmanuel-carrere-yoga_6054576_3246.html).
Comme il le dit ci-dessous : « Ramener tout à soi n’est pas glorieux… »
Bref, à vous de voir…
😉 😉