Sur Canal Plus la croisière discute et les spectateurs s’ennuient ferme avec ce film de Steven Soderbergh dont la filmographie méritait mieux (et nous également !)
L’histoire
Ecrivaine américaine à succès et lauréate du prix Pulitzer, Alice Hughes, en panne d’inspiration, entreprend un voyage à bord du Queen Mary 2, vers l’Angleterre où elle doit recevoir un prix littéraire. Elle est accompagnée de son agent, de deux amies qu’elle n’a pas vues depuis trente ans, et de son neveu Lucas. La traversée s’annonce tumultueuse…
Le film
La grande traversée (Let them talk le bien nommé pour la version originale) peut se résumer en quelques points : une histoire mal maîtrisée, un scénario approximatif, un réalisateur qui pense à autre chose, des acteurs impeccables et la promo à peine cachée des croisières sur le Queen Mary 2 (en effet de grandes séquences filment à l’envi les cabines, salons, salle de danse, coursives, cuisines, buanderie- très beau placement de produit !).
Ceci dit, on comprend bien le point de départ de cette histoire autour d’une écrivaine qui pillerait ses proches de leurs émotions pour construire son œuvre littéraire, comme une sorte de sangsue des temps modernes.
Cela aurait pu constituer un grand sujet d’autant que Mery Streep habite parfaitement ce rôle perclus de certitudes, de maladresses, et de quelques doutes quand même, tout en restant sympathique. Du coup, ce manque de parti-pris de Soderbergh qui aime trop semble t-il son personnage, empêche une prise de position tranchée et un angle de compréhension du film…
Tout devient assez faible dans cette lignée : la recherche désespérée d’un mari potentiel par l’une de ses amies, l’amourette sans relief de son neveu, le petit mystère de l’homme qui l’accompagne.
On chercherait en vain une saillie philosophique, une prise de risques, une intrigue bien bouclée pour ne pas s’ennuyer ferme à ce spectacle en vase clos, malgré tout le talent de Meryl Streep.
Mais bien entendu, tout cela n’est que l’avis de l’auteur de cette chronique !