Le Livre d’Alexandre Dumas est immense. Un roman populaire dans le sens d’universel et de palpitant. L’adaptation qu’en signe Hugo Bardin modernise le thème mais manque de souffle.
Le pitch
« La Reine Margot c’est une histoire vraie qui se passe en pleine renaissance, en 1572. La France est divisée entre les catholiques et les protestants. C’est donc l’histoire de la Reine Margot, l’héritière des Valois qui va être mariée de force à Henri, roi protestant de Navarre.
Ce mariage, qui est à la base un mariage diplomatique, va servir de piège, car tous les protestants invités à cette noce vont être massacrés. »
Le parti pris du metteur en scène
« Il y a beaucoup de complots, d’intrigues parallèles, et ce qui est très amusant, c’est que l’on parle d’une chose qui est absolument abominable, et Dumas en fait quelque chose de divertissant. J’avais très envie de monter cette pièce, depuis plusieurs années. Cela fait d’ailleurs longtemps que nous avons commencé le projet.
Ce qui m’a vraiment plu dans cette pièce ce sont les rôles féminins. Quand je cherche une pièce, je m’intéresse toujours à mettre en avant de grands rôles féminins, pas tant dans l’importance de leur rôle, mais je recherche des personnages forts. Et dans cette pièce, on est servi ! Il y a Margot, qui est une héroïne incroyable, une vraie icône de théâtre. Catherine de Médicis, qui est un rôle génial à diriger et à jouer, c’est un monstre ce personnage ! En tout, il y a 6 grands rôles, et tous sont forts, à leur manière.
Et ce que j’aime également, c’est que même les rôles masculins ont une grande part de féminité, et je pousse aussi ce trait la mise en scène. Les femmes ont presque plus de virilité que les hommes, et ça créé un contraste très intéressant !
Je me suis alors calqué sur le canevas du film de Patrice Chéreau, en me concentrant sur le dilemme entre religion et politique. Est-ce que le massacre a eu lieu pour des raisons religieuses, ou est-ce qu’il n’y avait pas autre chose derrière, à savoir des ambitions politiques. »
La pièce
Une magnifique mise en scène, un choix esthétique puissant et une adaptation intéressante devraient faire de cette pièce un grand moment de théâtre. Or, la magie opère peu. Les acteurs se débattent dans des passions qui semblent les dépasser.
La noirceur de la période et du roman de Dumas n’est pas respectée et le (seul) moment de légèreté -voir d’humour- tombe à plat. Néanmoins, on redécouvre avec plaisir le sens inné de la narration de Dumas et on revisite notre histoire plus aisément qu’à travers les manuels d’école.
😉 😉