L’histoire
1920. La Première Guerre mondiale est achevée depuis deux ans. La France panse ses plaies et se remet au travail. Dans ce climat, deux jeunes femmes d’origines sociales très différentes poursuivent le même but, retrouver l’homme qu’elles aiment et qui a disparu dans la tourmente. Leur enquête les conduit à la même source d’information, le commandant Dellaplane. Du 6 au 10 novembre 1920, Irene, Alice, le commandant se croisent, s’affrontent et finalement apprennent à se connaître…
Le film
Abonnés de Netflix, réjouissiez-vous la filmographie de Bertrand Tavernier est présente sur ce site !!! Parmi ces très bons film La vie est rien d’autre en 1989 revisite l’après guerre de 14-18 avec une acuité et un réalisme de tous les instants.
À l’instar de La Princesse de Montpensier (également écrit en collaboration avec Jean Cosmos et Que la fête commence), La vie est rien d’autre est un véritable portrait de l’époque.
Au milieu des terres boueuses, des tunnels devenus charniers et des villages en ruines errent les familles des « disparus » tant épuisées par la souffrance qu’elles sont prêtes à accepter n’importe quel signe pour pouvoir enfin entamer leurs deuils.
En parallèle de ces douleurs, d’autres se réjouissent. Eux, les sculpteurs de monuments, les créateurs de commémoration représentés ici par Mercadot magnifiquement interprété par Maurice Barrier, qui, sans hypocrisie, se délecte de cette faste période de commandes juteuses voire farfelues (des représentants d’une commune se plaignant de n’avoir aucun mort dans leurs circonscription et donc aucun monument !)
Et, dans cet environnement crépusculaire ou plutôt d’aube naissante tant l’on sent la volonté de tous de passer à autre chose c’est un véritable hymne à la vie que présente Tavernier. Avec une infinie délicatesse et une justesse dans l’évolution des personnages qui quittent leurs caricatures pour exister en tant que tels, Tavernier, même si une certaine lenteur hante le film, dessine une fresque monumentale sur une période d’après rarement dépeinte au cinéma.
À rapprocher bien évidemment du prix Goncourt Au revoir-là-haut de Pierre Lemaître sur la même période et avec des similitudes bienvenues.