La vraie vie d’Adeline Dieudonné, était dans dans la liste du prix Goncourt après avoir raflé le prix du roman FNAC… et alors, qu’en est-il de ce livre ?
Le pitch
Un huis-clos familial noir. Un roman initiatique drôle et acide. Le manuel de survie d’une guerrière en milieu hostile. Une découverte.
Le Démo est un lotissement comme les autres. Ou presque. Les pavillons s’alignent comme des pierres tombales. Chez eux, il y a quatre chambres. Celle du frère, la sienne, celle des parents. Et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. Un prédateur en puissance. La mère, est transparente, amibecraintive, soumise à ses humeurs.
Avec son frère, Gilles, elle tente de déjouer ce quotidien saumâtre. Ils jouent dans les carcasses des voitures de la casse en attendant la petite musique qui annoncera l’arrivée du marchand de glace. Mais un jour, un violent accident vient faire bégayer le présent. Et rien ne sera plus jamais comme avant.
Le livre
La perte de l’innocence est plus ou moins cruelle. Le passage de l’enfance à l’adolescence est un lieu de perdition ou de révélation. L’héroïne, petite fille suivie jusqu’à ces 15 ans, voudrait pouvoir revenir en arrière et « sauver » son petit frère innocent perdu, tout comme sa mère, dans l’ombre du père terrorisant et violent.
L’énergie qu’elle déploie, les points de passage qu’elle franchit avec détermination et ambition, créent autour de ce personnage un attachement permanent et addictif. On ouvre ce livre, on ne le referme qu’à la dernière page.
Roman noir mais pas polar, roman sombre mais sans pessimisme, ce premier roman est, dixit François Busnel, « à classer entre Stephen King et Amélie Nothomb ».
Pourquoi pas… quoiqu’il en soit une révélation, néanmoins dans un style sans doute peu propice à recevoir le Goncourt mais qui pousse à l’achat et à la lecture.
😉 😉 😉
Un extrait
» C’était un homme immense, avec des épaules larges, une carrure d’équarrisseur. Des mains de géant. Des mains qui auraient pu décapiter un poussin comme on décapsule une bouteille de Coca. En dehors de la chasse, mon père avait deux passions dans la vie : la télé et le whisky. Et quand il n’était pas en train de chercher des animaux à tuer aux quatre coins de la planète, il branchait la télé sur des enceintes qui avaient coûté le prix d’une petite voiture, une bouteille de Glenfiddich à la main. Il faisait celui qui parlait à ma mère, mais, en réalité, on aurait pu la remplacer par un ficus, il n’aurait pas vu la différence.
Ma mère, elle avait peur de mon père. »