Pour la plupart de ses lecteurs, Martin Eden, le livre de Jack London laisse une formidable impression d’énergie bouillonnante par l’histoire d’un Rastignac prolétaire, autodidacte déterminé et dont la fin, qui sera également celle de l’auteur, culmine en drame absolu.
L’adaptation qui en est proposée, transposée à Naples dans l’Italie d’après-guerre, tire le propos dans un sens à la fois moins désespéré et plus brouillon.
Le résumé
À Naples, au cours du 20ème siècle, le parcours initiatique de Martin Eden, un jeune marin prolétaire, individualiste dans une époque traversée par la montée des grands mouvements politiques. Alors qu’il conquiert l’amour et le monde d’une jeune et belle bourgeoise grâce à la philosophie, la littérature et la culture, il est rongé par le sentiment d’avoir trahi ses origines.
Le film
Martin Eden est un jeune idéaliste, individualiste, pour qui la culture est instrument d’émancipation et d’élévation sociale. Cette lutte acharnée se transforme en âpre chemin dans l’œuvre de London.
Si, dans une Italie du Sud sous forme de chromos aux couleurs passées, Martin Eden grandit, souffre, aime, et s’élève avant la chute, sa révolte paraît faible par rapport au roman, tout comme sa trajectoire qui, le conduisant à dépasser son idéal, rendra ses pensées amères et sa fin inéluctable.
On aimerait y croire, on rêve de s’y immerger, mais la rupture entre l’ascension et la chute ne permet pas de s’identifier sur la durée à ce personnage si charismatique.
Le film est brouillon, la lutte des classes peu crédible et la condition de « prolo » disparaît sous la beauté plastique de Lucas Marinelli, un sorte de Depardieu italien jeune.
En résumé : une grande attente au souvenir d’un livre culte pour toute personne de – de 20 ans qui le lit et à l’arrivée grande déception.
😉 😉
Martin Eden : Film franco-italien de Pietro Marcello sorti en Octobre 2019
Prix du meilleur acteur à la Mostra de Venise 2019,
2h08
La bande-annonce :
Sur le livre :