Frénétique et mal maîtrisé, le dernier opus d’Albert Dupontel manque sa cible malgré un mélange de satire sociale et de délire burlesque plus qu’attachant.
L’histoire
Lorsque Suze Trappet apprend à 43 ans qu’elle est sérieusement malade, elle décide de partir à la recherche de l’enfant qu’elle a été forcée d’abandonner quand elle avait 15 ans.
Sa quête administrative va lui faire croiser JB, quinquagénaire en plein burn out, et M. Blin, archiviste aveugle d’un enthousiasme impressionnant. À eux trois, ils se lancent dans une quête aussi spectaculaire qu’improbable.
Le film
On aimerait aimer, on déteste ne pas aimer ce pamphlet sociétal quelque peu rageur mais tout en tendresse. À travers les portraits de personnages bosselés et désespérés, Albert Dupontel dessine en creux le portrait de la société déshumanisée et déshumanisante que tous les cons ont créé (et les cons c’est également nous en laissant faire).
7e long métrage de Dupontel réalisateur, Adieu les cons cumule un dispositif décalé, des effets visuels criards et un scénario aux promesses non tenues. Pourtant, pourtant, les acteurs sont formidables, l’histoire nous ravit, mais à force d’osciller entre Brazil (film de Terry Gilliam-1985) et Amélie Poulain (film de Jean-Pierre Jeunet – 2001) le film tourne en rond et pas seulement autour du rond-point, élément fort du début.
Les éclopés de l’existence ont leur film mais pas les cinéphiles. L’insolence revendiquée par Dupontel (voir ses interviews*, bourrés d’intelligence et de ludicité) ne se traduit pas ici par une fable contemporaine formatrice. Pochade trop colorée aux effets appuyés cet Adieu les cons appelle une revanche de Dupontel… on attend son prochain film avec une impatience à la hauteur de ses nombreux talents.
boyercham2@gmail.com
C’est un des films que je voulais voir dès la reprise car Dupontel est un de mes acteurs préférés.
Je comprends que le film passe un peu à côté de la plaque mais que ses acteurs restent excellents. J’irai donc quand même …