Sur Netflix, Le blues de Ma Rainey, adapté de la pièce d’August Wilson, nous convie à nous poser les bonnes questions… existentielles !
L’histoire
Les tensions s’exacerbent et les esprits s’échauffent au cours d’une séance d’enregistrement, dans le Chicago des années 20, tandis que plusieurs musiciens attendent la légendaire Ma Rainey, artiste avant-gardiste surnommée “la mère du blues”. Arrivant en retard, l’intrépide et volcanique Ma Rainey se lance dans un bras de fer avec son manager et son producteur blancs, bien décidés à lui imposer leurs choix artistiques. Tandis que les musiciens patientent dans la salle de répétition, l’ambitieux trompettiste Levee, attiré par la copine de Ma, est déterminé à faire sa place dans le milieu de la musique. Poussant ses camarades à se confier, il provoque un déferlement d’anecdotes, de vérités et de mensonges qui bouleverseront à jamais le cours de leur vie
Le film
Ma Rainey’s black bottom est adapté de la pièce d’August Wilson, lauréat du prix Pulitzer. Presque un huis clos, porté par une mise en scène et des dialogues soignés et surtout des acteurs ultra-charismatiques, le film est excellent.
Oui, effectivement, on y parle de musique et de la carrière de l’une des premières chanteuses de blues américaines, Ma Rainey. Mais on parle surtout du blues : du blues de la condition des afro-américains aux Etats-Unis il y a un siècle, du blues de l’abandon d’une foi en un dieu rédempteur, du blues de la vie qui n’est pas celle que nous espérions.
Le film (sans doute tout comme la pièce) est bien plus qu’une revue de chansons d’ailleurs splendides. Dans les dialogues des acteurs, on a l’étrange sensation d’y entendre tout de même les paroles des chansons de blues, avec leurs complaintes, leurs joies, leurs désespoirs et leurs errances. Transformées en dialogues ciselés elles portent le film au-delà de la simple anecdote d’une session d’enregistrement quelque part à Chicago.
D’aucuns trouveront le film bavard… N’oublions pas que la vie n’est pas muette.