On voudrait, on aimerait aimer le 5e long métrage d’une réalisatrice originale et émouvante, mais…
L’histoire
Neige, divorcée et mère de trois enfants, rend régulièrement visite à Émir, son grand-père algérien qui vit désormais en maison de retraite. Elle adore et admire ce pilier de la famille, qui l’a élevée et surtout protégée de la toxicité de ses parents. Les rapports entre les nombreux membres de la famille sont compliqués et les rancœurs nombreuses… Heureusement Neige peut compter sur le soutien et l’humour de François, son ex. La mort du grand-père va déclencher une tempête familiale et une profonde crise identitaire chez Neige. Dès lors elle va vouloir comprendre et connaître son ADN.
Le film
On voudrait, on aimerait aimer le 5e long métrage d’une réalisatrice originale et émouvante. Le registre de l’intime de Maïwenn fait souvent mouche (Polisse par exemple) par rapport à des films plus scénarisés et montés. Mais, dans ADN, ce registre tourne quelque à de la non maîtrise.
Bien évidemment, la famille et la question des origines sont des sujets hautement inflammables, d’autant plus dans une smala telle qu’elle est ici dévoilée. Ces thèmes exigent de gérer une troupe chorale dans un objectif d’ensemble, une ligne directrice… Et là, pour notre part, l’absence de hauteur obscurcit le propos et fait de ce film un film qui aime se regarder. On regrette que les conflits familiaux (vaguement explicités) ne détournent le spectateur de la problématique de l’héritage culturel et des racines multiples.
Enfin, les caractères, non entièrement dévoilés, tournent pour certains à vide et leur utilité, outre le fait de « faire nombre », reste à démontrer.
Il n’en demeure pas moins quelques scènes attachantes et intenses (Dylan Robert apprécié dans Shéhérazade y est pour beaucoup) et d’autres (à vélo dans Paris et dans les émeutes algériennes) dont l’intérêt paraît discutable.
Dommage…