Cinéma

J’accuse de Polanski : le film au noir d’une époque

Le cinéma de Polanski est-il celui de l’enfermement ? Dans J’accuse, tout est cloîtré oppressant, sans possibilités d’ouverture ou de fuite… à l’instar de cet affaire Dreyfus magnifiquement reconstituée et dirigée.

Le pitch

Pendant les 12 années qu’elle dura, l’Affaire Dreyfus déchira la France, provoquant un véritable séisme dans le monde entier.
Dans cet immense scandale, le plus grand sans doute de la fin du XIXème siècle, se mêlent erreur judiciaire, déni de justice et antisémitisme. L’affaire est racontée du point de vue du Colonel Picquart qui, une fois nommé à la tête du contre-espionnage, va découvrir que les preuves contre le Capitaine Alfred Dreyfus avaient été fabriquées.
A partir de cet instant et au péril de sa carrière puis de sa vie, il n’aura de cesse d’identifier les vrais coupables et de réhabiliter Alfred Dreyfus.

Le film

Il existe bien entendu une polémique autour de Polanski. Celle-ci est en dehors du cercle de l’analyse cinématographique et ressort de l’appréciation de chacun sur l’œuvre et l’auteur… ce n’est pas nouveau mais toujours aussi problématique.

Le J’accuse de Polanski est raide, froid et circonstancié. Raide, à l’aune d’une époque qui semble corsetée par l’abandon de la nation entre les mains des militaires, pouvoir remis en cause par certains intellectuels et politiques. Froid, car la machination, l’obstination et l’anti sémitisme règnent au profit du maintien d’un ordre social qui ne souhaite pas être remis en cause. Circonstancié, puisque Polanski poursuit la haine des juifs avec une rigueur quasi militaire (!), tant celle-ci est constamment en filigrane de l’affaire Dreyfus.

Emmanuelle Seigner

Les acteurs sont parfaits, dans la foulée d’un magistral Jean Dujardin (nombre d’entre eux étant sociétaires de la Comédie française), à l’exception notable du seul vrai rôle féminin dévolu à Emmanuelle Seigner pathétique par sa fausseté permanente.

La reconstitution de l’époque, des intérieurs, des états d’âme semble parfaite. La notion d’enfermement (dédicace spéciale à mon ami Vincent A.) y est particulièrement présente. Intérieurs confinés, scènes d’extérieurs sans lumière, sous plafond bas, succèdent aux comportements étriqués et retenus dans leurs émotions.

Zola

La puissance et l’engagement de Zola y sont magnifiquement représentés, même si, dans un premier temps, ils semblent vains… La vérité finit par triompher… mais quid du fond du procès ?

😉 😉 😉

Bande annonce

Noté par Mictolblog

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