Caricature de notre société, satire de nos comportements, Tout simplement noir est férocement drôle et moins anodin qu’il n’y paraît.
Le résumé
JP, un acteur raté de 40 ans, décide d’organiser la première grosse marche de contestation noire en France, mais ses rencontres, souvent burlesques, avec des personnalités influentes de la communauté et le soutien intéressé qu’il reçoit de Fary, le font osciller entre envie d’être sur le devant de la scène et véritable engagement militant…
Le film
Faux reportage, vrai film et propos justes, Tout simplement noir nous entraîne dans l’improbable casting d’une marche réservée exclusivement aux hommes noirs. Avec brio, Jean-Pascal Zadi et son co-réalisateur John Wax nous font entrer en collision avec la ségrégation mais également avec une lutte contre cette même ségrégation qui peut amener à un contre résultat.
Sous des aspects débonnaires, tant le principal acteur est rendu pathétique, les sujets de fond se succèdent à l’écran : identité, racisme, quête d’origine, assimilation, communautarisme (la scène avec Ramzy et Jonathan Cohen est énorme !), discrimination, condition féminine…
Et c’est là toute la force de cette comédie au second degré très élaboré. Le spectateur est amené à réfléchir à vitesse grand V aux propos tenus par les acteurs dans leurs propres rôles, mais pas forcément dans leurs vraies pensées (Kassovitch, Faryd, Éboué…)
Aucune naïveté, si ce n’est celle du personnage central, mais une implacable lucidité sur une société incapable de se comporter «normalement». Pour exemple, une scène où une journaliste refuse d’être enfermée dans la case identitaire de la journaliste noire et renie cet adjectif qui pour elle est inutile dans la description d’une professionnelle affirmée, tout simplement !
Avec un casting hors normes et juste à tout moment et à tout propos, Tout simplement noir est bien plus qu’une comédie… il s’agit d’une véritable satire sociale sans équivalent aujourd’hui.
Chaudement recommandé…
😉 😉 😉
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