« Vous pouvez tuer un révolutionnaire, vous ne pouvez pas tuer la révolution ! », est l’un des messages d’un charismatique leader des Black Panther dans les années 70. Le film relate sa vie militante. À voir sur Canal Plus.

L’histoire

A la fin des années 60, Bill se fait pincer par le FBI, pour un vol de voiture et usage de faux papiers de police, qui lui propose alors d’infiltrer le parti des Black Panthers et de devenir un véritable Judas. Il trahit alors tous les plans secrets de son leader pour éviter la prison, et aide le FBI a déjouer les activités des Black Panthers, jusqu’à leur permettre d’attaquer ses membres les plus actifs dont Fred Hampton ce militant politique afro-américain, membre du Black Panther Party dans l’Illinois, décédé en décembre 1969 à 21ans.

Le film

Sans doute faut-il connaître de l’histoire américaine en général et de la lutte contre les ségrégations en particulier pour apprécier au mieux ce biopic d’un membre éminent des Blacks Panthers. Cependant, l’énergie dégagée ainsi que les termes des revendications (tout autant anticapitalistes qu’anti apartheids) offrent un attrait particulier à ce film.

On regrettera tout le même la partialité de JUDAS AND THE BLACK MESSIAH qui ne va pas au bout des convictions affichées en créant un brûlot militant (ce qu’on imagine aisément). Et qui ne creuse peut-être pas assez le rôle pervers et influent d’un Edgar G. Hoover (patron du FBI) dont l’omniprésence et la malveillance sous des abords patriotiques ont mené à bien des errements à cette époque de l’histoire des États-Unis.

Enfin, l’hésitation entre policier et biographie affaiblit quelque peu l’intérêt général.

(À noter : Judas and the Black Messiah a permis à Daniel Kaluuya de décrocher le Golden Globe et l’Oscar du Meilleur acteur dans un second rôle pour sa prestation du charismatique Fred Hampton. Le film a aussi remporté l’Oscar de la meilleure chanson pour Fight For You de H.E.R.)